La licence d’agent sportif délivrée par la FFF permet aux agents licenciés de travailler dans le football à l’international. De quoi donner des envies d’ailleurs. Seulement voilà, pour travailler à l’étranger, il faut savoir éviter le pièges et se défaire des idées reçues. De l’apprentissage de la langue, à l’attitude à adopter hors de nos frontières, il existe de bons réflexes à prendre.
1 – Pour travailler à l’étranger, obtenez votre licence
La licence d’agent sportif délivrée par la Fédération Française de Football est un gage de crédibilité immense. C’est une garantie de compétence juridique quant à l’environnement du football professionnel. Dans un secteur d’activité passablement dérégulé, cette exception française doit devenir l’une de vos forces. Les clubs, les instances et les joueurs sont particulièrement sensibles au discours d’une personne ayant obtenu la licence d’agent sportif, ou mieux, qui l’a obtenue à la suite d’une solide formation au métier.
Le premier pas en vue de travailler à l’étranger est donc d’obtenir votre licence, et de profiter de l’aura professionnelle qu’elle permet d’acquérir. Misez sur votre statut, et après avoir bien étudié le marché, tentez l’aventure hors de nos frontières !
«Les clubs, les instances et les joueurs sont particulièrement sensibles au discours d’une personne ayant obtenu la licence d’agent sportif »
2 – Quels marchés pour travailler à l’étranger ?
Il est évident que l’on ne peut envisager de travailler à l’étranger à l’improviste. Tout départ demande une certaine préparation, notamment dans l’étude du marché du pays où vous comptez vous établir. Le premier critère est bien entendu celui de la langue. Partir travailler à l’étranger sans parler au minimum l’anglais est très compliqué, voire impossible, sauf si vous pouvez consacrer un an à l’apprentissage de la langue sur place. Les particularités linguistiques sont également à privilégier : si vous parlez une langue asiatique ou arabe couramment, il est naturel de souhaiter se diriger vers les marchés des zones géographiques en question. Mais cela ne dispense pas bien entendu de minutieusement étudier l’offre en vigueur.
En Europe, les opportunités existent, à condition de savoir les saisir. En Angleterre, le volume des commissions des agents opérant sur le marché des transferts n’en finit plus de s’envoler. Si certains gros agents se partagent la majeure partie du gâteau, depuis la renégociation à la hausse des droits TV outre-Manche, les transferts sont devenus importants jusqu’en Championship. En clair, pas besoin d’avoir un nom ronflant pour exister en Angleterre, à condition de disposer d’une connaissance profonde du football anglais et d’un solide réseau professionnel sur place.
En Espagne, autre championnat majeur, il est difficile de se faire une place au soleil immédiatement. La qualité de vie et son coût peu élevé vous permettront peut-être de disposer d’un peu plus de temps pour stabiliser votre activité. Reste qu’il vous faudra maîtriser parfaitement les particularités de chaque clubs de première et deuxième division au minimum pour y effectuer des transactions. L’Espagne regorge par exemple de clubs propices au développement de jeunes joueurs, tels que Leganés ou Levante. À tel point qu’un club comme Manchester City a racheté Girona FC, en Catalogne, afin d’en faire une pépinière de talents. Si vous disposez de jeunes joueurs qui souhaitent poursuivre leur apprentissage, l’Espagne peut être un bon pari.
3 – Les marchés émergents, attention à la fausse bonne idée ?
Un raisonnement tout-à-fait acceptable pourrait mener à viser les marchés émergents, où l’herbe serait plus verte qu’ailleurs. En Chine, si vous ne parlez pas chinois et ne disposez pas d’un réseau déjà important sur place, il vous faudra parfaire votre apprentissage sur place avant de vous lancer. Là encore, tout est question d’opportunités. Il faut savoir que la Chine a décidé depuis peu de mettre l’accent sur le développement du ballon rond. Les salaires mirobolants de stars européennes sur le déclin en Chinese Super League ne sont évidemment pas dus au hasard. Aussi le marché mérite réellement le qualificatif d’émergent. En tant que conseiller, vous devrez cependant avertir votre joueurs concernant les spécificités du football chinois. Contacts rudes, méthodes d’entrainement différentes, barrière de la langue avec les coéquipiers ou l’entraineur. Pour faciliter l’intégration du sportif, le mieux est d’opter pour un club habitué au passage de joueurs étrangers, avec des ressortissants étrangers dans le staff. Le nombre de non-Chinois évoluant dans le championnat chinois étant en forte hausse, vous devriez trouver votre bonheur. D’autant que la Chine a réellement décidé de faire un énorme effort d’ouverture.
Le Qatar est une destination souvent envisagée. Depuis le milieu des années 2000, ce pays poursuit une stratégie assumée concernant le sport de haut niveau. Et notamment le football professionnel. Tout dépend du profil de vos joueurs. Un footballeur jeune risque de perdre en visibilité en allant jouer au Qatar, alors qu’un joueur expérimenté pourra s’y offrir une fin de carrière appréciable. Cependant, il vous faudra garder à l’esprit qu’exercer au Qatar est un changement culturel massif. Le football n’est pas le même. Le climat ne permet pas de jouer les matchs au même rythme qu’en Europe, et certains joueurs n’y trouvent pas leur compte. Sans parler des possibles abus en rapport avec les libertés individuelles. Les rapports de force ne sont pas les mêmes, quand bien même le Qatar offre en Europe une image irréprochable au travers de ses investissements récents.
Troisième marché émergent : les États-Unis. C’est désormais une habitude à chaque mercato : des anciennes gloires européennes s’exportent outre-Atlantique et font le bonheur des stades de la MLS. Récemment, on a vu un nouveau profil de joueur arriver sur le continent américain. Des joueurs de milieu de tableau en Europe, ou dans une impasse sportive sur le Vieux-Continent. Un choix fort sous la forme d’un nouveau pari. Attention cependant, comme toujours il faut se renseigner sur les particularités du pays, notamment juridiques. Le Salary Cap mis en place peut en surprendre plus d’un, et vous confronter à une fin de non-recevoir face à une offre pourtant raisonnable selon les standards européens.
Si les marchés émergents sont en plein expansion, on ne peut nier leur relatif manque de visibilité en Europe. Renseignez-vous en profondeur avant de tenter l’aventure, mais si vous disposez d’une opportunité rencontrant l’intérêt d’un ou plusieurs de vos joueurs, n’hésitez pas ! D’autant que dans ces marchés, la concurrence ne fait pas encore rage.