Le football moderne se conjugue à l’international. Maîtriser une langue étrangère est un atout. Parler espagnol est un avantage concurrentiel énorme : c’est s’ouvrir les portes du marché des joueurs sud-américains et espagnols. Des joueurs que l’on retrouve aujourd’hui dans les meilleurs championnats du monde. Aussi, parler espagnol et comprendre la langue de vos interlocuteurs est un plus lors des négociations que vous devrez mener avec des hispanophones.
1 – Parler espagnol sans viser la perfection
Vouloir parler espagnol de façon absolument parfaite ne doit pas être votre objectif premier. Être intelligible pour un hispanophone dans le cadre d’une négociation sur le marché des transferts : voilà ce vers quoi vous devez tendre. Pour cela, il n’est guère besoin de vouloir impressionner votre auditoire avec un espagnol littéraire. Vous apprendrez au fil de vos rencontres que les hispanophones ibériques comme sud-américains sont par nature tolérants lorsqu’un étranger manie leur langue. Vous ne devez pas avoir peur de faire des fautes.
Le tout est de montrer que vous faites un réel effort d’ouverture, et de respecter la langue espagnole. Pour ce faire, il vous faudra travailler votre accent, et utiliser des expressions typiques du langage parlé afin de fluidifier votre discours.
L’espagnol étant une langue internationale, les hispanophones sont habitués à entendre de nombreux accents, de nombreuses prononciations extrêmement différentes. Ils sont donc indulgents et font en général un réel effort afin de comprendre un non-hispanophone qui s’exprime. Le tout est de faire un pas vers eux, notamment en tentant de maîtriser les particularités de la langue espagnole. Faites la part belle à l’intuition. Souvenez-vous toujours que la langue que vous maîtrisez le mieux est celle que vous n’avez jamais apprise : votre langue maternelle.
« Certains sons de la langue espagnole n’existent pas en français. Maîtriser la prononciation de ces sons donne immédiatement un tout autre aspect à votre discours lorsque vous vous adresserez à des hispanophones »
2 – Maîtriser les particularités de prononciation
Certains sons de la langue espagnole n’existent pas en français. Maîtriser la prononciation de ces sons donne immédiatement un tout autre aspect à votre discours lorsque vous vous adresserez à des hispanophones. La lettre « r » se roule sur l’avant du palais. Lorsqu’il s’agit d’un « r » seul, comme dans « oro » (or), le son peut s’apparenter à un « l » français légèrement plus claqué. Appuyez de manière plus marquée le roulement du « r » quand il se situe au début d’un mot, comme dans « renacer » (renaître). Lorsqu’il s’agit d’un double « rr », comme dans « cerrar » (fermer), le roulement est plus long et appuyé. C’est en général la lettre la plus difficile à prononcer pour les locuteurs français, dont la pratique de leur langue maternelle n’a jamais entrainé les muscles buccaux responsables du roulement de « r ». Le cerveau commandant la démarche, à vous de vous entrainer en répétant sans relâche une gamme de mots comportant un double « rr ». Même si vous ne maîtrisez pas parfaitement la prononciation du « r » et ses nuances, évitez à tout prix de prononcer un « r » guttural à la française. Sachez par ailleurs que selon les régions d’Espagne et d’Amérique du Sud, le « r » simple peut se prononcer exactement comme un « l » français (Mexique, Colombie), ou à l’inverse être outrageusement roulé (Andalousie).
Autre particularité : la prononciation du « j » et du « g », comme dans « Javier » (Xavier) ou « general » (général). Ce son est appelé la « jota », et s’effectue en produisant un son très proche du « r » français. Certaines langues régionales espagnoles comme le Catalan ou le Valencien ne comportant pas ce son, on conseille souvent aux élèves catalans ou valencians d’imiter le ronflement pour apprendre à effectuer la « jota ».
Enfin, entrainez-vous à prononcer correctement le son correspondant aux lettres « c » et « z ». Ce son sifflant s’apparente au zozotement. Ainsi, prononcez « azul » (bleu) ou « parecer » (paraître) avec un cheveu sur la langue. Si ce n’est pas là une difficulté majeure de la prononciation espagnole, il s’agit surtout pour les locuteurs français de penser à produire ce son lorsqu’ils lisent un texte ou dans le cœur de la conversation.
3 – Parler espagnol à voix haute
Pour progresser rapidement, la meilleure méthode consiste à habituer son cerveau à la logique de la langue. Chaque jour, lisez un article espagnol à voix haute, puis entrainez-vous à en parler en espagnol à voix haute. Dans un premier temps, il est évident que vous ne serez pas en mesure de lire tout un article. Procédez par étapes. Commencez par lire un paragraphe, notez le vocabulaire que vous ne comprenez pas. Le lendemain, poursuivez l’article en ayant revu le vocabulaire de la veille. Et ainsi de suite. Prenez le temps qu’il faut pour assimiler le vocabulaire nouveau, et insistez sur la bonne prononciation des mots. Naturellement, votre cerveau s’habituera à prononcer les sons qui ne sont pas automatiques pour un locuteur français, ainsi qu’à l’architecture de la langue espagnole. Celle-ci étant d’origine latine, vous ne devriez pas éprouver de difficulté de compréhension globale. Encore une fois, il ne s’agit pas ici de viser une compréhension parfaite mais d’être capable de mener une conversation. Si vous faites preuve d’assiduité, en très peu de temps vous pourrez constater des progrès qui vous surprendront.
Choisissez un article ayant rapport avec l’actualité sportive ou économique du football sud-américain ou espagnol. En plus de vous entrainer linguistiquement, vous faites d’une pierre deux coups en assimilant un vocabulaire propre au milieu professionnel où vous serez amené à évoluer. Donnez vous 3 mois pour être capable de lire un article de plus d’une page de la rubrique sportive d’El Mundo en étant capable d’en parler pendant 3 minutes avec un débit normal. Ne prêtez pas attention aux éventuelles fautes, celles-ci se corrigeront naturellement au fil du temps.
4 – Vers quels médias se diriger pour parler espagnol ?
En parallèle du travail de fond sur la conversation et la prononciation, habituer votre oreille à un débit normal d’hispanophone est primordial. Bonne nouvelle : il s’agit là de la partie la plus ludique, puisqu’elle passe principalement par le visionnage sous-titré de films et séries.
La série Narcos est une excellente manière de s’habituer au langage parlé auquel vous serez principalement confronté. Notez les expressions employées par les personnages qui appartiennent toutes à l’espagnol du quotidien. Notez que l’espagnol qui y est parlé est intégralement sud-américain : le « s » n’est parfois pas prononcé, le zozotement expliqué plus haut n’existe pas, l’intonation est plus chantante. Entrainez-vous à faire la différence avec l’espagnol ibérique, vous pourrez ainsi surprendre vos interlocuteurs en devinant qu’ils sont originaires d’Amérique du Sud, ce qui est toujours très apprécié et marque un réel effort d’ouverture.
Sur Youtube, faites la part belle aux émissions télévisées de football. L’Espagne regorge de ces débats animés, comme ceux de Punto Pelota ou d’El Chiringuito. Voilà qui vous permettra de vous familiariser avec le football espagnol et d’écouter une prononciation ibérique. Évitez les émissions de radio sans images dans un premier temps, car le support visuel vous permet de mieux comprendre le sens des phrases prononcées. Encore une fois, en faisant preuve d’assiduité, vous allez très vite noter des progrès flagrants dans votre compréhension de la langue. Faites-vous confiance, parler espagnol ne relève pas du miracle mais d’une certaine rigueur de travail. D’autre part, si vous avez l’occasion de séjourner en Espagne, pratiquez un maximum la conversation.