Lucas Digne, Sébastien Corchia, Simon Kjaer, Ronny Rodelin, ou bien encore Rony Lopes… Derrière leur réussite se trouve notamment Mikkel Beck. Agent de joueurs depuis maintenant 15 ans, cet ancien footballeur professionnel âgé aujourd’hui de 44 ans a su se constituer un impressionnant répertoire au fil des années, lui qui maîtrise le français à la perfection.
Mais avant d’être à la tête de ce joli porte-feuille de joueurs, Mikkel Beck était donc un joueur pro de haut niveau. International danois (19 sélections, 3 réalisations), l’avant-centre a entre autres défendu les couleurs d’Odense, Cologne, Middlesbrough, ou bien encore du Lille OSC.
Comment a-t-il basculé du métier de footballeur à celui d’agent sportif ? Comment a-t-il évolué au fil des années ? En quoi son passé de joueur professionnel lui sert-il dans sa nouvelle vie ? Pour agentfootball.fr, il nous en dit plus.
Pourriez-vous nous retracer votre parcours de footballeur professionnel ?
« J’ai quitté le Danemark en 1993, à 20 ans. Je suis parti jouer à Cologne, en Allemagne, pendant 3 ans. Avant l’Euro 1996, j’ai signé à Middlesbrough, club où je suis resté 3 ans et demi. Ensuite, j’ai signé à Derby County, où je suis resté 1 an et demi. Enfin, j’ai signé à Lille, où je suis resté 3 ans avant de me blesser en 2002 et d’arrêter ma carrière. J’ai aussi fait l’Euro 2000 avec le Danemark ».
Une fois cette blessure et votre carrière terminée, comment êtes-vous devenu agent de joueurs ?
« Quand tu sais que tu ne peux plus jouer au foot, tu dois penser à ta vie après le foot. Tu regardes les différentes options au départ. Moi, j’aurais pu être consultant pour la télévision danoise, travailler pour mon sponsor Nike, être entraîneur, directeur sportif, ou agent de footballeurs. Finalement, après avoir tenté différentes choses, je me suis dit que je voulais quand même avoir la licence d’agent. Petit à petit, je me suis dit que c’était vraiment ce que je voulais faire. Tout le reste, maintenant, est derrière moi. Je suis agent sportif depuis maintenant 15 ans, et c’est un métier qui m’a vraiment beaucoup apporté ».
Après 15 années passées dans le métier, où en êtes-vous aujourd’hui ?
« Aujourd’hui, j’ai à peu près 20 joueurs. Ce nombre a évolué au fil des années, j’avais plus de joueurs à un moment donné. Mais j’ai réduit ce nombre parce que je me suis toujours dit que l’idéal pour moi était d’avoir entre 15 et 20 top joueurs et rester avec ce nombre-là pour avoir le temps de m’occuper de tous. Il a fallu 15 ans pour trouver cette vitesse de croisière, et je suis très content d’en être là aujourd’hui, avec ces joueurs. On a créé une société qui tourne super bien, qui a beaucoup de succès. Je suis arrivé là où je voulais ».
« Ce n’est pas parce que tu as joué qu’il est facile de devenir agent de joueurs. Nous, joueurs pros, avons tendance à penser que la vie après le football sera facile. Mais c’est tout le contraire. »
Le fait d’avoir été footballeur professionnel constitue-t-il un avantage d’après vous ?
« Oui, je pense que ça m’aide, mais ce n’est pas grâce à ça que je vais devenir un bon agent. Ce n’est pas parce que tu as joué pro qu’il est facile de devenir agent. Nous, joueurs, avons tendance à penser que la vie après le football sera facile. Mais c’est tout le contraire ! C’est beaucoup plus difficile de faire autre chose que du foot. Pour le foot, on s’est bien sûr battu pour avoir des carrières mais on était talentueux.
Or, après le foot, tu es au bout de la fil car tu n’as pas la même éducation que les autres. On doit par exemple faire face à des avocats mandataire sportif qui sont mieux éduqués que nous. C’est là qu’on doit être fort. Le fait d’avoir été joueur doit nous servir d’avantage, oui, mais ne suffit pas pour être un bon agent de joueurs. On ne devient pas un bon agent en restant chez soi à ne rien faire. Il faut être proactif, beaucoup voyager, toujours être en contact avec les joueurs et les différents clubs ».
Mais ce passé de joueur professionnel vous aide-t-il à mieux comprendre les footballeurs avec qui vous discutez ?
« Dans certaines discussions, oui, je pense que c’est important. Je m’imagine ce qu’ils traversent comme problèmes car j’ai pu me trouver dans la même situation durant ma carrière. Ainsi, je peux mieux comprendre les joueurs et leur donner des conseils. Je peux me rappeler de ce que j’ai pu faire dans la même situation il y a 20 ans, si j’avais fait une erreur ou si j’avais bien fait. Là-dessus, ça m’aide, je peux leur donner des conseils sur le sportif ou l’extra-sportif. Mais, encore une fois, ça ne fait pas tout ».
Agentfootball.fr remercie chaleureusement Mikkel Beck d’avoir pris le temps de nous éclairer sur l’impact de son passé de footballeur professionnel sur son métier actuel d’agent de footballeurs. Pour suivre Mikkel Beck, rendez-vous sur Twitter @beckmikkel
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