Dans un métier d’agent en constante évolution, disposer d’un réseau international est un avantage concurrentiel certain. Chaque décennie, chaque année, chaque mois, constitue une remise en question et offre son lot de nouveautés. Face à pareille situation, l’agent doit donc constamment évoluer et être à l’affût des changements afin, notamment, d’acquérir un réseau international opérationnel.
De nos jours, il faut donc être sur le qui-vive afin de répondre au mieux aux exigences du football moderne. Dans cette optique, Nikola Dermanovic tisse sa toile aux quatre coins du Vieux continent, et entend bien encore étendre son réseau international à l’ensemble du globe.
Comment est-il devenu agent de joueurs ? Pourquoi devoir aujourd’hui disposer d’un réseau international ? Quels conseils peut-il prodiguer aux jeunes voulant à leur tour devenir agents ? Pour agentfootball.fr, il nous éclaire.
Comment êtes-vous devenu un agent de joueurs au réseau international ?
« Ne me demandez pas pourquoi, j’ai toujours voulu être agent. Depuis tout petit, j’ai toujours été attiré par ce milieu-là. J’ai d’abord eu un deug de droit à l’Université Panthéon-Assas à Paris avant de faire une formation de management international dans le sport. J’avais un ami qui était en contact avec Milan Calasan, qui était l’agent de Christian Karembeu à l’époque. Il cherchait un assistant, et c’est là que tout a commencé.
En bossant avec lui, j’ai vu que le métier me plaisait vraiment. Après, j’ai fait une pause avant de reprendre avec Ranko Stojic, qui était l’agent de Djibril Cissé. De là, j’ai décidé de me lancer seul et puis, il y a 7-8 ans de ça, j’ai rencontré mon associé Marijo Knez, qui est en Allemagne maintenant, et Amadou Ali Kane. On bosse tous les trois ensemble au sein de Soccerdreamz ».
Comment les choses ont-elles évolué depuis pour vous ?
« Bien ! On est tous les trois sur la même longueur d’ondes, ce qui est dur à trouver dans ce milieu-là. On a nos principes, on mourra avec. Nous avons notre vision du métier d’agents, on est d’accord là-dessus, et on se complète car on a chacun nos caractères. Et puis on a grandi comme on a pris de l’âge aussi, le réseau s’est développé. Plus le temps passe, plus on se développe ».
On sent chez vous une volonté d’expansion. Est-ce inévitable aujourd’hui pour un agent de disposer d’un réseau international ?
« Bien sûr. Pour couvrir un maximum de territoires, tu ne peux pas tout faire seul, c’est juste impossible. Et puis, comme me l’a dit un jour un dirigeant français : “mieux vaut être 4 à se partager 25% du gâteau que prendre 100% de 0”. Je préfère collaborer avec un agent et bien faire le travail, que le joueur soit satisfait, que de rester dans mon coin sans réseau international avec un nombre de joueurs plus restreint ».
« Pour nous, un joueur reste un joueur, on fait le même travail pour un joueur de D1 serbe que pour un joueur de L1 française. »
Quels territoires couvrez-vous et où voulez-vous encore développer votre réseau international ?
« On a des joueurs en France, en Allemagne, en Serbie, en Croatie. On couvre les “gros” championnats, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre, mais on a aussi des contacts en Autriche, en Slovénie, en Serbie. Pour nous, un joueur reste un joueur, on fait le même travail pour un joueur de D1 serbe que pour un joueur de L1 française.
On a des contacts aussi en Russie, on est en train de voir pour essayer d’élargir notre territoire sur la MLS, la Chine. On regarde aussi dans des championnats peut-être moins connus comme la Thaïlande, l’Indonésie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan… Des pays où les joueurs peuvent bien gagner leur vie et pour lesquels les joueurs, notamment de l’Est, n’ont pas forcément d’a priori ».
Est-ce simple de jongler entre ces différentes cultures, ces différentes mentalités ?
« C’est compliqué sans l’être dans le sens où Amadou, Marijo, ou moi-même sommes des enfants de générations immigrées. Personnellement, je suis même né en Serbie, on a donc grandi dans cette société multiculturelle. Moi, j’ai grandi avec des européens, des maghrébins, des africains noirs, des asiatiques… On s’est donc imprégné de toutes ces cultures et on s’adapte facilement à l’interlocuteur. Et puis c’est enrichissant. Je fais ce métier parce que j’aime le foot mais aussi pour m’enrichir en tant que personne en rencontrant des gens du monde entier qui ont une vision différente du foot ».
Auriez-vous quelques conseils à donner à nos internautes voulant devenir à leur tour agents et développer leur réseau international ?
« Je dirais déjà qu’un joueur ne doit penser qu’au terrain. Son agent, lui, doit penser à tout le reste : le sportif comme l’extra-sportif, les contrats, le sponsoring, etc. Un agent, c’est un grand frère, un papa, un confident, on a une relation fusionnelle avec nos joueurs. C’est un métier qui prend énormément de temps, il faut être un passionné, ne pas se fixer de limites même si c’est très dur et qu’il y a peu d’élus. En démarrant son activité d’agent de joueurs, il faut être obstiné, se fixer des objectifs, et tout donner pour à terme disposer d’un réseau international. On est comme les joueurs : on doit se donner les moyens d’y arriver, investir du temps, de l’argent… Bref, il faut manger, dormir, vivre football ».
Agentfootball.fr remercie chaleureusement Nikola Dermanovic d’avoir pris le temps de nous éclairer sur la façon dont il parvient à acquérir son réseau international. Pour suivre Nikola Dermanovic, rendez-vous sur le Twitter de son agence @SoccerdreamzNew