Savoir s’entourer d’un agent sportif de confiance, voilà l’objectif de tout footballeur. Seulement, une relation étroite et saine n’est pas toujours facile à établir. Alors, certains se tournent vers le cercle familial pour détecter la personne idoine. C’est notamment le cas de Jérémy Ménez, lequel est depuis quelques années représenté par son frère, Kevin.
Ce dernier, qui évoluait par le passé entre autres en CFA2, DH et DSR, s’est longtemps occupé de la gestion du patrimoine de certains footballeurs, parmi lesquels Jérémy Ménez. Mais au fil du temps, l’envie de devenir agent a pris le dessus, et voilà les deux hommes liés non plus uniquement par les liens du sang, mais aussi ceux du travail. D’autant plus que le Règlement des Agents de Joueurs de la FIFA stipule que les parents, frères et sœurs ou conjoints du joueur sont habilités à le représenter lors des négociations sur la conclusion ou la reconduction d’un contrat de travail. En bref, un boulevard offert, et une opportunité à saisir.
Comment est-il précisément devenu agent ? Quelle relation de travail entretient-il avec Jérémy Ménez ? Quelles sont ses ambitions avec sa société Nash Football ? Pour agentfootball.fr, Kevin Ménez se raconte.
Depuis combien de temps êtes-vous l’agent de Jérémy Ménez ?
« En fait, j’ai toujours suivi Jérémy, depuis ses débuts. En collaboration avec son agent sportif Jean-Pierre Bernès dans un premier temps et, depuis 5-6 ans, je suis devenu associé de la société Nash Football avec David Martinache. Du coup, en parallèle de mon frère et comme ça me passionne, je me suis lancé dans l’aventure. L’histoire est partie de là, maintenant on grandit à notre niveau. Doucement, mais sûrement ».
Est-ce le parcours de Jérémy Ménez qui vous a donné envie de devenir agent, ou est-ce une profession qui vous a toujours intéressé ?
« En fait, à la base, j’étais toujours proche de Jérémy et de l’agent de joueurs Jean-Pierre Bernès, qui le représentait. J’étais toujours à leurs côtés pendant pas mal d’années, cela m’a permis d’apprendre le métier d’agent sportif, car ma formation d’origine était dans la gestion de patrimoine au sein de la société Sports Invest. Je me suis mis à gérer des porte-feuilles patrimoine de joueurs de foot, et j’étais souvent sollicité pour gérer la carrière d’amis sportifs. Je ne voulais pas trop me lancer car ce sont deux métiers différents, d’autant plus que pour officier auprès d’autres sportifs en qualité d’agent de joueurs, il faut des connaissances spécifiques ainsi qu’une licence délivrée par la Fédération Française de Football.
Mais au fil des années, ça me titillait un peu. Je me disais que je pouvais partir de l’exemple pratique de Jérémy pour transmettre ça aux autres. Jérémy n’était pas dérangé à l’idée que je me lance dans cette aventure-là, et je suis donc parti comme ça. C’est le point de départ avec lequel je suis devenu associé avec David Martinache, lui-même agent sportif, de la société Nash Football ».
«Mon frère, je suis apte à lui dire les choses, à être franc quand il y a des moments difficiles, à lui expliquer ce que je pense.»
Est-ce simple de faire la distinction entre votre rôle d’agent et celui de grand frère ?
« En fait, pour moi, c’est assez simple, je le fais de manière très naturelle. A un moment donné, sportivement, il y a des choix à faire. Mais je suis apte à lui dire les choses, à être franc quand il y a des moments difficiles, à lui expliquer ce que je pense. Il le sait, j’avance pour son bien, donc c’est facile à gérer.
Et puis, on discute beaucoup. On est vraiment dans la communication tous les deux, dans l’échange. C’est plus facile aussi, en étant frères, de se dire les choses. C’est quelque chose de normal, on fonctionne comme ça depuis tellement d’années ».
Au final, est-ce même un atout ?
« Il y a certains agents qui peuvent avoir peur de froisser leur poulain de peur de le perdre. C’est un petit peu la loi du milieu. Moi, c’est mon frère, donc je suis plus objectif. Il y a le sportif, mais il y a aussi tous les à-côtés. Le sportif dépend de l’extra-sportif, l’un ne va pas sans l’autre, donc pour moi c’est un atout de pouvoir tout maîtriser et de bien connaître la situation. Je pense que vous avez raison, c’est un atout ».
Au travers de votre société, vous vous occupez de certaines tâches auprès d’autres joueurs. Voyez-vous une différence dans la façon dont vous les gérez ?
« Dans un premier temps, il faut sélectionner les joueurs avec lesquels on veut travailler. On peut se permettre d’échanger et, quand avec notre société Nash Football nous décidons de collaborer avec quelqu’un, on ne fait bien entendu aucune différence entre Jérémy et les autres. Quand c’est un jeune, nous savons ce dont il a besoin. Nous accordons énormément d’importance au relationnel entre le joueur et l’agent sportif. Il faut qu’il y ait certaines affinités pour se dire les choses. Si on collabore avec un joueur, c’est qu’il y a cette affinité, qu’on peut se dire les choses. On ne fait pas de différences, nous allons voir les matches de mon frère, ceux des autres sportifs professionnels que nous représentons, tout comme ceux d’U17 nationaux ».
Agentfootball.fr remercie chaleureusement Kevin Ménez d’avoir pris le temps de nous expliquer la relation qu’il entretient comme agent avec son frère Jérémy Ménez et via sa société Nash Football.