Le match France Bulgarie a jeté un coup de projecteur sur le football de ce pays. L’occasion de revenir sur le quotidien du ballon rond au pays des Stoichkov et autres Berbatov. L’internationalisation du football n’est plus à prouver et, chaque année, de nombreux joueurs s’en vont pour des contrées plus ou moins lointaines dans le but de poursuivre leur carrière. Parmi eux, on retrouve notamment des Français qui n’hésitent pas à céder aux sirènes des marchés de l’Est, comme le mercato bulgare. Et derrière l’essentiel de ces transferts se cache un homme : Walid Bouchenafa.
Ancien journaliste, cet Algérien est officiellement agent depuis 2009, année au cours de laquelle il a obtenu sa licence. Depuis, il s’est fait une spécialité : relancer des joueurs en grande difficulté. Qu’ils soient Français ou Africains, ils ont tous pu profiter du réseau de Walid Bouchenafa pour trouver chaussure à leur pied en Bulgarie et se refaire la cerise.
Comment s’est-il fait une place de choix en Bulgarie ? Comment son entreprise a-t-elle évolué ? Le regard des joueurs sur le mercato bulgare a-t-il changé ? Pour agentfootball.fr, il nous dit tout.
Après France Bulgarie, revenons sur votre parcours. Comment êtes-vous devenu agent ?
« J’étais dans le milieu du football comme journaliste, et j’ai aussi collaboré avec la Direction Technique de la Fédération Algérienne de Football pour la détection des jeunes issus de l’émigration qui évoluaient dans les championnats européens. Ça m’a permis de tisser un réseau avec des joueurs, recruteurs, et dirigeants de clubs. Après, j’ai été sollicité pour conseiller des joueurs, et ça m’a ouvert la porte au métier d’agent. J’ai alors obtenu ma licence d’agent FIFA de la Fédération Algérienne de Football ».
Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler plus spécifiquement sur le mercato bulgare ?
« Ma rencontre avec Raïs M’Bolhi, qui était au Slavia Sofia, m’a ouvert le marché. J’ai été présenté aux bonnes personnes dans le pays et comme la Bulgarie est un championnat de transition, j’ai essayé de relancer des joueurs issus de la formation française comme l’ont fait Garra Dembélé (ex EdF U19 et international malien), M’Bolhi, ou Najib Ammari. Démarrer dans le métier d’agent sur des marchés comme la France, l’Espagne ou l’Angleterre est devenu quasiment impossible.
Notre méthode était claire : step by step (pas à pas). Au début, c’était très difficile, il a fallu démarrer par des petits clubs comme le Minyor Pernik, club à 20km de la capitale Sofia. Après, on est passé à des clubs plus huppés comme le Beroe Stara Zagora. Ça nous a permis de toucher finalement les grands clubs comme le CSKA Sofia, le Levski Sofia et Ludogorets ».
« Quand tu arrives à relancer des joueurs qui étaient en dehors du circuit et qu’ils redeviennent internationaux, ça permet de valoriser ton image de marque et d’avoir la confiance de tout le monde, notamment après des matchs comme France Bulgarie. »
Aujourd’hui, comment jugez-vous votre place et votre influence dans ce marché ?
« Avec mon associé nous avons une agence : Riviera Ltd – Global Football Management. L’objectif est de gérer tous les aspects sportifs et extra-sportifs du joueur qui est sous contrat avec nous. Nous faisons un suivi quotidien, un accompagnement, même parfois jusque dans leur vie privée ! Notre société est devenu gage de sérieux pour les joueurs français et africains. Notre spécialité est, comme tout le monde le sait, sur le mercato bulgare et les marchés de l’Est.
Quand tu arrives à relancer des joueurs qui étaient en dehors du circuit et qu’ils redeviennent internationaux… Yassine El-Kharroubi est en sélection du Maroc alors qu’Ulysse Ndong est milieu de terrain de l’équipe du Gabon. Rahavi Kifouéti est appelé chez les Diables Rouges du Congo quand Ousmane Baldé est international guinéen. Samir Ayass avec le Liban. Slim Ben Othman est lui devenu dernièrement international tunisien en Bulgarie et joue maintenant à Orléans en Ligue 2 française, tandis qu’Ilias Hassani porte les couleurs de l’Algérie… Tout cela nous a permis de valoriser notre image de marque et d’avoir la confiance de tout le monde ».
Vous avez donc permis à pas mal de joueurs, et notamment français, de signer là-bas. Comment avez-vous noué ces relations ?
« J’utilise mon réseau de journaliste, auprès des ex-joueurs ou entraîneurs avec qui j’ai travaillé, et ils me recommandent à des joueurs en difficulté qui on envie de se relancer. Les résultats de clubs bulgares comme Ludogorets en Ligue des Champions aident aussi à convaincre des joueurs de qualité. Cette saison, deux joueurs français connus, en l’occurrence Gabriel Obertan (ex Paris-Saint Germain, Manchester United) et Anthony Belmonte (Dijon) ont par exemple signé au Levski Sofia ».
Au-delà du mercato bulgare et du match France Bulgarie qui vous met en lumière, aimeriez-vous petit à petit avoir la même influence dans d’autres championnats en Europe ?
« Pas seulement en Europe. On travaille déjà sur des marchés comme l’Algérie, le Liban, l’Arabie Saoudite et le Kazakhstan. On essaie de s’ouvrir des marchés comme la Belgique et la Suisse, en espérant dans 2 ou 3 ans des plus gros championnats encore ».
Agentfootball.fr remercie chaleureusement Walid Bouchenafa d’avoir pris le temps de nous éclairer sur la façon dont il est devenu un agent incontournable en Bulgarie, juste après le match France Bulgarie.