Merwan Bouzeghoub est devenu agent sportif presque par vocation. De formation juridique à la base, sous la coupe d’une famille calée en foot et en droit, il a trouvé la voie plutôt évidente. A 24 ans, il a déjà la licence d’agent sportif nécessaire pour exercer et n’a pas tardé à briller dans son domaine : quelques semaines à peine après avoir obtenu le précieux sésame, il a signé son premier transfert !
Agent indépendant, Merwan espère se développer et se faire un nom dans le milieu. Il travaille déjà avec plusieurs collaborateurs sur le territoire français et vient d’attaquer le marché anglais avec de bons contacts sur place. Pour agentfootball.fr, il décrit son parcours, sa passion du foot, l’obtention de sa licence d’agent sportif et explique comment contourner les obstacles qui peuvent se présenter sur le chemin des nouveaux agents.
– A quel âge et pourquoi avez-vous décidé de devenir agent de joueurs de foot ?
« J’avais une vingtaine d’années, un profil plutôt commercial et j’avais prévu d’intégrer une école de commerce. Finalement, ça ne s’est pas fait comme ça et j’ai opté pour un parcours juridique. Après, le foot, je baigne dedans depuis tout petit. J’ai joué à un échelon intéressant, mon père est entraîneur et j’ai côtoyé pas mal de joueurs qui jouent aujourd’hui à un bon niveau. J’ai commencé à en conseiller certains et ils m’ont dit que je faisais ça plutôt bien. Avec mon cursus juridique, et soutenu par une tante avocate, j’ai pensé que devenir agent sportif était pour moi une suite logique. Je trouvais l’alchimie plutôt bonne ».
– Vous étiez donc déjà dans le giron du foot avant de vous lancer… Cela vous paraît-il inévitable pour quelqu’un qui ambitionne de devenir agent de footballeurs ?
« En tout cas, ça m’a beaucoup aidé. Je suis issu d’une famille de “footeux”, j’y joue depuis que j’ai 4 ans. Le foot a été le socle de mon ambition. Aujourd’hui, quand je conseille un joueur, je suis en mesure de l’orienter sur tout le domaine juridique, sur sa carrière pro bien sûr, mais je peux aussi parler ballon avec lui. Je sais ce qu’il ressent après une défaite, en cas de blessure, quand il est sur le banc… Je peux ressentir les choses comme lui et pour moi, c’est un gros avantage ».
– Faut-il être nécessairement calé en droit pour obtenir la licence d’agent sportif ?
« Oui, c’est une certitude. On n’a pas besoin d’avoir étudié le droit avant mais au moment de préparer l’examen d’agent sportif, c’est obligatoire de s’y mettre à fond. C’est du droit tous azimuts, ce n’est pas forcément du droit qui se rapporte au joueur. Le jour de l’examen, vous pouvez tomber sur n’importe quoi : droit du travail, des impôts, des sociétés, des associations etc… C’est un peu la loterie, il faut tout connaître ».
– Quelle formation avez-vous choisie pour préparer cet examen ?
« J’avais ma licence de droit et ma tante avocate pour m’aider. J’ai opté pour l’EAJF (École des Agents de Joueurs de Football) pour bénéficier d’une formation cadrée, uniquement basée sur le métier d’agent de joueur. Les intervenants ont de l’expérience et du vécu dans ce milieu, ils nous inculquent des méthodes concrètes. Avec ce que je connaissais déjà dans le domaine sportif et juridique, cela m’a permis de passer l’examen avec succès et d’obtenir ma licence d’agent sportif ».
« Avec un discours bien huilé, on peut être convaincant ».
– Concrètement, cela représente beaucoup de travail pour réussir ?
« Bien sûr. Quand j’ai commencé à préparer l’examen, j’ai arrêté de travailler par ailleurs. J’avais mis de l’argent de côté et je me suis concentré là-dessus. Sur la période d’octobre à avril, je n’ai fait que ça. J’avais un double objectif : préparer l’examen mais aussi développer mon réseau avec les clubs et entretenir les contacts déjà existants. Parce qu’obtenir la licence d’agent sportif sans réseau, ça ne sert pas à grand-chose. Les deux vont de pair ».
– Les candidats au métier d’agent de joueurs de football sont alertés sur la patience nécessaire avant de gagner leur vie ; cela ne vous a pas freiné dans votre objectif ?
« Non, cela ne m’a pas découragé. J’ai passé ma licence d’agent sportif assez jeune, je savais que cela prendrait du temps mais j’avais quelques années devant moi. Je suis quelqu’un d’ambitieux et de dynamique. Ça passe d’abord par du bon travail et je mets tout en œuvre pour y arriver ».
– Comment un agent fait-il pour convaincre des joueurs/clubs à ses débuts ?
« Cela passe par le réseau, qu’il faut donc construire en amont, et les recommandations. L’idéal est de pouvoir être recommandé par d’autres joueurs ou des connaissances. Et puis, il faut y aller au culot. Les clubs m’ont vite fait confiance car en face d’eux, ils voient un interlocuteur sérieux, réfléchi et posé qui connait son métier, certains viennent même directement vers moi dorénavant pour me faire connaître leurs besoins en recrutement. J’ai aussi convaincu un joueur qui joue en équipe de France chez les jeunes en lui expliquant que, contrairement à son ancien agent, qui paraissait occupé, je pourrai m’occuper de lui en étant vraiment à ses cotés, en lui proposant un réel plan de carrière et un accompagnement personnalisé. Avec un discours bien huilé, on peut être convaincant. Et puis, bien sûr, il faut mettre en pratique ce que l’on dit. C’est ce que je fais et ça se passe plutôt bien jusqu’à présent ».
« J’espère continuer à avancer et faire du bon travail avec la dizaine de joueurs que je conseille actuellement et en qui j’ai une totale confiance »
– Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier d’agent de footballeurs ?
« Déjà, j’aime énormément mon métier, je suis un passionné de football. Je prends beaucoup de plaisir à le faire au quotidien. J’aime beaucoup le côté humain, bien conseiller le joueur, dans tous les domaines (sportif, communication…), pour le mener au succès et à la réussite. Entretenir une relation avec un club est aussi quelque chose que j’affectionne particulièrement, j’attache beaucoup d’importance au coté relationnel. Le métier d’agent sportif a été dévalorisé par de mauvais exemples mais il est passionnant et essentiel et quand il est bien fait, le joueur met toutes les chances de son coté et il le ressent immédiatement ».
– Quelle est votre ambition désormais ?
« J’espère continuer à avancer et faire du bon travail avec la dizaine de joueurs que je conseille actuellement et en qui j’ai une totale confiance, cet aspect est très important pour travailler sereinement. Ces joueurs évoluent de la Ligue 2 à la CFA, je conseille aussi des jeunes en centre de formation ainsi qu’à l’étranger. Je cherche aussi à développer une bonne réputation. C’est important dans ce métier. Je veux rester droit dans mes bottes. Je suis quelqu’un de franc et direct, je ne vends pas de rêve aux joueurs mais je leur assure de tout mettre en œuvre pour atteindre l’objectif que l’on se fixe ».
Agentfootball.fr remercie chaleureusement Merwan Bouzeghoub pour sa disponibilité et ses précieux conseils et lui souhaite bonne continuation pour la suite de sa carrière d’agent de joueurs.