Raccrocher les crampons n’est jamais simple pour un footballeur professionnel. Réussir sa reconversion, encore moins. Certains parviennent pourtant à monter des projets solides, en s’appuyant sur leurs connaissances et leur expérience du football de haut niveau. C’est le cas de l’agent de footballeur Fernando D’Amico bien connu en France : le milieu de terrain argentin a porté le maillot du Losc de 1999 à 2003, puis du Mans de 2003 à 2005. En 2009, il met un terme à sa carrière en terminant à Badajoz, le premier club espagnol qu’il avait connu en débarquant de son Argentine natale.
Depuis, il a créé une école de foot, qui porte son nom : Escuela Fernando D’Amico. Diplôme d’entraîneur en poche, c’est lui qui entraîne les enfants tous les jours de la semaine. Également agent de footballeur, il a aussi lancé la société Quality Players qui gère les carrières des joueurs en proposant un accompagnement complet et individualisé. Agentfootball.fr est allé à la rencontre du milieu défensif argentin. Zoom sur la reconversion réussie d’un ancien pro devenu agent de joueurs.
« J’ai obtenu ma licence d’ agent de footballeur auprès de la Fédération espagnole »
« Ma reconversion s’est articulée autour du foot. J’ai passé mes diplômes d’entraîneur, de directeur sportif ainsi qu’une spécialité en développement personnel. J’ai ouvert une académie de football pour les enfants de 4 à 16 ans, que j’entraîne du lundi au jeudi. Des éducateurs sont auprès de moi pour les encadrer mais je tiens à leur donner les cours moi-même. Et j’ai obtenu ma licence d’agent sportif auprès de la Fédération espagnole de football ».
« Un accompagnement complet et individualisé du joueur »
« J’ai crée, ici à Badajoz, une société qui s’appelle Quality Players et son nom n’a pas été choisi au hasard. C’est un accompagnement complet et individualisé du joueur. Notre objectif est de nous occuper de la carrière du joueur dans toute sa dimension, grâce notamment à l’apport de mes compétences en développement personnel. Un accompagnement mental permet de libérer le joueur de ses peurs, de ses doutes afin qu’il puisse évoluer à son meilleur niveau. On l’aide aussi à mieux récupérer de ses blessures, on optimise son retour. Et puis on s’occupe aussi de sa communication, la gestion du patrimoine etc… »
“Un jour, j’ai été démarché par un agent de joueurs qui m’a promis des millions d’euros”.
« Je m’appuie sur mon expérience pour accompagner les joueurs »
« L’agent n’est pas seulement là pour trouver un club. Tout le monde, ou presque, peut le faire. Nous, quand on fait signer un joueur en Lituanie, à Malte ou en Bulgarie, on ne le laisse pas seul là-bas. Je suis Argentin et j’ai connu beaucoup de pays dans ma carrière. Je sais combien l’intégration est importante pour un joueur. Je m’appuie sur mon expérience pour accompagner les joueurs : trouver des familles sur place qui parlent la même langue, l’aider à s’habituer à la ville, connaître les coutumes etc… Le tout en s’appuyant sur les valeurs qui sont les miennes, l’honnêteté et la transparence. En tant qu’agent de footballeur, on ne ment pas, on ne triche pas, c’est toujours le joueur qui décide. Notre but, c’est de travailler sur le long terme ».
« Peu importent les millions, j’ai gardé mon agent sportif »
« Je n’ai eu qu’un seul agent, depuis l’âge de 17 ans. Il s’agit de Gustavo Arribas, qui est aujourd’hui responsable de l’agence fédérale de l’intelligence (AFI) en Argentine. Au départ, mon frère Patricio et moi étions ses seuls joueurs. Nous étions très proches, il dormait chez moi quand il venait nous voir, il a assisté à mon mariage… Le tout sans jamais avoir signé de contrat ensemble. Un jour, j’ai été démarché par un agent qui m’a promis des millions d’euros. Peu importe, j’ai gardé mon agent, sans les millions et sans contrat. C’est une question de confiance ».
« La négociation, c’est un match de Ligue des champions »
« J’aime tout dans le métier d’agent ! Déjà, je sais où trouver la motivation interne du joueur. Et ce que je préfère par-dessus tout, c’est la dernière négociation. Pour moi, c’est comme un match de Ligue des champions, un grand moment. Je sens qu’après le boulot de l’équipe, je peux et je dois faire la différence. Je sens l’adrénaline monter comme dans un grand match. Je sais que j’ai les bons arguments parce que j’ai vécu ces situations à plusieurs reprises dans ma carrière. J’adore cette sensation ».
« Apprendre aux enfants les valeurs du foot »
« L’école de foot fait partie de mon quotidien, c’est ma passion. J’ai besoin de ce contact avec les enfants, besoin de sentir le ballon et le terrain. J’aime leur apprendre les valeurs du foot, je vais d’ailleurs sortir un livre très prochainement sur l’univers du foot pour les enfants. Vous savez, 98% des enfants dont on s’occupe ne seront pas pros donc on ne peut pas se concentrer que sur les 2% qui le seront ».