Jérôme a le sourire. Il fait partie de la trentaine de personnes qui ont réussi l’examen de la licence d’agent FFF en 2016. A 32 ans, le voilà officiellement agent de joueurs de football, reste pour lui à réussir ses débuts d’agent sportif même si pour ce premier, cette profession est un objectif qu’il s’est fixé il y a quelques temps maintenant. « J’ai toujours été proche du milieu du football, ce qui m’a permis de connaître beaucoup de joueurs, explique-t-il. À force de côtoyer les coulisses et d’être sollicité pour faire passer une info, le métier d’agent sportif s’est peu à peu imposé comme une évidence. J’ai donc décidé de me lancer dans cette voie en respectant les étapes une à une ».
Pour Jérôme Lancery, le monde du foot pro est loin de lui être inconnu. « J’ai eu la chance de grandir dans le monde du foot professionnel de par ma famille. Gamin, je me rappelle encore courir crampons en mains après des séances d’entrainement à la Jonelière, le centre d’entraînement du FC Nantes pour aller tirer des penalties à Eric Loussouarn et Dominique Casagrande, raconte-t-il dans un large sourire. Depuis 7 ans, j’ai eu la chance de vivre des moments de vie de groupe pro de l’intérieur, les joies dans les vestiaires, les discours de coachs, des déplacements en avion, des parcours en Europa League ou lors de la Coupe de France ».
Jérôme a déjà un réseau intéressant. Sa licence en poche, il va pouvoir le développer et l’exploiter. Par où commencer ? Comment réussir ses débuts d’agent sportif ? Agentfootball.fr vous propose de suivre le guide pour bien démarrer sa carrière d’agent de joueur de football.
1 – Le point de départ: la licence
« La première étape pour pouvoir exercer en France est d’obtenir la licence. Elle est obligatoire. Pour ce faire, j’ai pris une année sabbatique pour ne me consacrer qu’à cet objectif. Afin de mettre toutes les chances de mon côté, j’ai souhaité intégrer une école comme l’EAJF, qui représente pour moi une des clefs de la réussite.
Les intervenants et les nombreux conseils que j’ai pu recevoir ont été très enrichissants et je m’efforce de garder ces derniers en tête chaque jour. De plus, je me suis vite rendu compte que pour réussir ce diplôme, il est plus que nécessaire de faire preuve d’assiduité et de rigueur. Le programme du CNOSF et de la FFF est d’un si haut niveau que même des juristes échouent dès la première épreuve ».
«J’ai gagné très vite en crédibilité et des clubs m’appellent pour me demander des profils. »
2 – Savoir s’entourer
« Une fois l’examen réussi, il faut encore attendre de longues semaines pour obtenir son numéro de licence qui nous permet officiellement de travailler. Dès que je l’ai obtenu, il était temps pour moi de développer mon réseau professionnel, prendre le temps de rencontrer et solliciter des personnes reconnues dans le milieu car il est primordial de bien s’entourer avant tout. Être agent sportif, c’est savoir anticiper et être armé pour parer à toute éventualité.
C’est bien évidemment savoir faire preuve de professionnalisme et être responsable des engagements que l’on contracte avec les joueurs ou les clubs. On ne prend pas un joueur juste pour le prendre et en avoir le plus possible, on choisit de travailler ensemble pour mener à bien des projets, le but étant de travailler sur la durée, de bien connaître ses joueurs pour les représenter au mieux et défendre leurs intérêts.
On y gagne en crédibilité aussi avec les clubs car on leur propose des profils cohérents en phase avec leurs recherches et leurs besoins. À ce jour, j’ai le privilège de travailler avec des personnes très compétentes qui aujourd’hui m’accompagnent, comme Pierre Frelot (agent FFF) ou Badou Sambagué (avocat mandataire sportif, lire notre article Avocat mandataire sportif ou agent, quelles différences ?). Je me rends compte de la chance que j’ai d’être si bien entouré et je sais que je leur dois déjà beaucoup ».
3 – Le démarrage : patience et persévérance
« Il y a plusieurs phases durant la période de transferts estivale. C’est tout d’abord une préparation importante en amont avant l’ouverture du mercato. Garder le contact avec les clubs toute l’année pour ne pas arriver comme une fleur le printemps venu. Souvent les projets des clubs se dessinent durant l’hiver.
C’est un travail perpétuel à mon niveau pour proposer des profils amateurs ou pros pour les faire suivre durant l’année. Vu que je me suis bien encadré, j’ai gagné très vite en crédibilité et des clubs m’appellent pour me demander des profils bien particuliers. Il y a des journées marathon mais d’autres aussi très calmes ou presque rien ne se passe. Il faut être patient, rappeler les directeurs sportifs, les coachs pour les garder en éveil sur nos joueurs, sans ça on peut passer à côté de quelque chose ».