Aly Cissokho a profité du mercato estival pour changer d’air. Comme beaucoup d’autres joueurs, le latéral gauche a ainsi signé pour une autre écurie. L’ancien défenseur de l’Olympique Lyonnais, qui appartenait jusqu’alors à Aston Villa, s’est en effet engagé pour les deux prochaines saisons en faveur de Yeni Malatyaspor, promu en D1 turque.
Du haut de ses 29 ans, l’ancien international français (une cape) donne une nouvelle orientation à sa carrière. Après avoir connu la France, le Portugal, l’Espagne, l’Angleterre et la Grèce, c’est désormais en Turquie que le natif de Blois va sévir. Un nouveau challenge pour lui.
Comment a-t-il géré son mercato ? Comment faire face aux appels nombreux des agents sportifs ? Quels sont ses conseils pour les jeunes joueurs ? Pour agentfootball.fr, il nous en dit plus sur les coulisses de son mercato.
Comment êtes-vous arrivé à Malatyaspor ?
« Ca s’est fait par le biais d’un agent de joueurs franco-turc qui avait déjà quelques joueurs au club et qui travaille sur la Turquie. Il a ramené beaucoup de joueurs, de Ligue 1 notamment, comme Issiar Dia et d’autres Français. Il est entré en contact avec mon frère, il a parlé avec lui, il a visité les installations, et c’est comme ça que ça s’est fait ».
Avez-vous rapidement été tenté ?
« Ce qu’il faut savoir c’est que, dans le monde du football, il y a beaucoup, beaucoup d’agents. J’ai reçu énormément de coups de fil d’agents de joueurs. C’est très compliqué à gérer. J’ai de la chance, mon frère nous aide Issa et moi depuis plusieurs années sur cette partie-là. Il est parti voir au moins 4-5 agents avant de rencontrer celui qui avait cette offre de Malatyaspor. Avec l’agent en question, il est parti sur place. Il a vu les dirigeants, et ils ont négocié sur place. C’est toujours plus facile quand ton propre frère est en charge du transfert ».
Est-ce simple de filtrer les coups de fil, de discerner les agents sérieux des moins sérieux ?
« C’est vraiment difficile ! Voir les bons et ceux qui veulent juste surfer sur la vague… Il y a beaucoup de personnes qui voient ton nom circuler sur internet et vont essayer de te proposer ceci, cela. C’est compliqué. On m’a contacté par tous les moyens : Facebook, Instagram, de partout ! C’est assez compliqué, mais les gens étaient quand même majoritairement sérieux ».
« De nos jours, les clubs donnent de grosses commissions, donc s’ils voient un manque de sérieux dans l’entourage du joueur… Ils ne veulent pas se retrouver avec 10 agents au moment de la signature. Il faut donc faire très attention. »
Avant ce transfert, travailliez-vous avec un agent sportif fixe et régulier ?
« Oui, je travaillais avec un agent depuis plusieurs années. Ensuite, mon contrat avec lui s’est terminé il y a peu de temps. J’ai donc pu faire des mandats à certains agents qui avaient l’opportunité de parler à des clubs.
C’est aussi des choses qu’il faut vérifier car les mandats peuvent être exclusifs ou non. Il y a beaucoup de choses à voir, ça peut vraiment casser des deals. De nos jours, les clubs donnent de grosses commissions, donc s’ils voient un manque de sérieux dans l’entourage du joueur… Ils ne veulent pas se retrouver avec 10 agents au moment de la signature. Il faut donc faire très attention. J’ai la chance d’avoir mon frère, qui lui peut se déplacer directement vers ces agents, aux clubs. Je n’ai donc pas eu de problème là-dessus ».
Auriez-vous un conseil pour les jeunes joueurs ne sachant pas trop comment s’entourer ?
« Pour les jeunes, je leur dirais de faire attention, surtout sur le fait de savoir avec qui signer. Quand tu es jeune, tu goûtes aux belles paroles de certains qui ont de l’expérience et te font signer des papiers qui peuvent te mettre en très grandes difficultés. Ca peut donner des sommes très conséquentes à payer, ça peut donner des clubs qui vont mettre ton dossier à la poubelle, ça peut donner des menaces de certains. Il faut faire très attention à ce qu’on signe. De nos jours, c’est très réglementé. Chacun défend son travail, ses positions.
Quand tu es jeune, qu’un agent te dit que tu peux partir, etc, tu peux être prêt à signer n’importe quoi et vite, sans bien regarder. Mon conseil, c’est d’essayer de bien s’entourer, d’un proche qui a plus d’expérience, d’un avocat, pour bien regarder avant de s’engager car ensuite il faut respecter ses engagements ».
Auriez-vous une anecdote à ce propos ?
« Moi, quand j’étais à Gueugnon en L2, j’avais signé avec un groupe d’agents français. Ensuite, vu qu’ils n’ont rien trouvé, je suis parti au Portugal et j’avais complètement zappé. Peu de temps après, mon nom est sorti dans la presse comme quoi j’allais signer à Porto. J’avais entretemps signé avec un autre agent portugais qui lui m’avait vraiment ramené Porto.
Comme c’était sur internet, ça s’est diffusé dans toute l’Europe, et ces agents dont je n’avais plus de nouvelles lorsque j’étais à Setubal sont revenus vers moi pour me parler de Porto. Ca ne m’a heureusement pas porté préjudice pour signer là-bas, mais ça aurait pu me mettre dans de gros problèmes vu que j’avais encore des mois de contrat avec ces agents. C’est une petite anecdote personnelle qui aurait pu faire en sorte que Porto mette directement mon dossier à la poubelle. Donc oui, il faut faire très attention ».
Agentfootball.fr remercie chaleureusement Aly Cissokho d’avoir pris le temps de nous éclairer sur son mercato et sa relation avec les agents durant cette période. Pour suivre Aly Cissokho, rendez-vous sur Instagram @alycissokho
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